jeudi 15 avril 2021

Conseil d'administration d'Ile-de-France Mobilités du 14 avril 2021 : approbation de nombreux investissements structurants pour les prochaines années

 Ile-de-France Mobilités a réuni son Conseil d'administration hier, le mercredi 14 avril 2021. 

En cette veille d'élections régionales, qui ont une grande importance sur le pilotage de l'autorité organisatrice des transports de notre région, de nombreuses décisions structurantes ont été prises pour l'ensemble des Franciliens, mais aussi pour les habitants de Plaine Commune. 

En voici un résumé très rapide, sachant que nous reviendrons ultérieurement de manière détaillée sur certains de ces points : 

 . Commande de nouvelles rames pour le RER B (livraison à partir de 2025) ; 

. Commande de nouveaux tramways pour le T1 (livraison à partir de 2023) ; 

. Signature d'un nouveau contrat entre Ile-de-France Mobilités et la RATP qui, outre les investissements matériels, prévoit une évolution des indicateurs de suivi de la qualité de service et un volet environnemental avec par exemple le remplacement des bus diesel ou le développement des places de vélos ;

. Financement du projet ATS + qui vise à améliorer la régularité du trafic dans le tunnel entre Les Halles et Paris Nord, dont dépend la régularité des RER B et RER D ; 

. Financement des premières études pour élaborer le schéma directeur de la ligne H, qui comprend notamment l'étude d'un arrêt systématique à la gare de Saint-Denis de tous les Transiliens H dans les deux sens de circulation (passage de 16 à 20 arrêts en heure de pointe).  

Par ailleurs, d'autres mesures concernent plus immédiatement les usagers que nous sommes. Ile-de-France Mobilités a approuvé le remboursement de 85 euros aux étudiants titulaires d'un forfait Imagine R. Rendez-vous à partir du 22 avril sur le site mondedommagementimaginer.fr pour demander ce dédommagement. L'autorité organisatrice des transports de notre région a également entériné la fin du ticket de métro d'ici à 2022. L'Association Saint-Denis Transports appelle à un effort intense d'accompagnement des usagers, notamment des personnes les plus fragiles (personnes âgées) et des touristes vers les alternatives.

vendredi 10 juillet 2015

Nouveaux espaces Veligo sur le territoire de Plaine Commune

Mercredi 8 juillet 2015, le Syndicat des Transports d'Ile-de-France (STIF) a annoncé la création de 19 nouveaux espaces Veligo entre octobre 2015 et fin 2016. Ils viendront s'ajouter aux 25 espaces existants, dont les deux installés à la gare de Saint-Denis et à la gare d'Epinay-Villetaneuse desservie par le Transilien H.

Parmi les 19 nouveaux espaces, trois seront localisés sur le Territoire de Plaine à proximité de la Gare D Stade de France-Saint-Denis, de la gare RER B La Plaine-Stade-de-France et de la gare RER B La Courneuve-Aubervilliers.

L'implantation de ces nouveaux espaces Veligo est une excellente initiative pour favoriser le recours à la "petite reine". Rappelons le fiasco de Velcom, le service de vélo en libre service créé par Plaine Commune. Rappelons également qu'il n'y a pas de stations Vélib au-delà des gares RER de La Plaine Saint-Denis.

Ce progrès ne doit toutefois pas s'arrêter là.

Tout d'abord, si l'on observe que la stratégie d'implantation du STIF des espaces Veligo vise les gares RER ou Transilien de Petite et Grande Couronne, deux gares de Plaine Commune ne seront pas équipées fin 2016 : la gare C d'Épinay-sur-Seine et la gare RER D de Pierrefitte-Stains. L'association Saint-Denis Transports demande que ces deux gares figurent dans le plan de déploiement des espaces Veligo qui sera conçu pour 2017-2018.

Ensuite, il est nécessaire d'étendre l'implantation d'espaces Veligo à toutes les stations de métro situées en Petite Couronne. Une fois passée le périphérique, les habitants des communes périphériques à Paris subissent dans leur trajet quotidien l'effondrement de la densité des stations des transports en commun lourds (RER, métros...), qu'ils compensent en partie grâce aux vélos.

dimanche 3 mai 2015

Retards répétitifs dans les prolongements de lignes de métros : les inquiétudes de l'Association Saint-Denis Transports

Au cours des derniers mois, des nouvelles très inquiétantes ont résonné aux oreilles des usagers. En Ile-de-France, de nombreux projets de création ou de prolongement de lignes de transports en commun, en particulier de métros, sont en cours ou en voie d'être lancés. Or, les retards n'ont cessé de se multiplier.

Petit récapitulatif :
- ligne 14 : initialement prévue fin 2017, la mise en service a été reportée à juillet 2019, en raison de contraintes de travaux de déviation des réseaux souterrains. L'annonce a été faite en octobre 2014.
- ligne 12 : en octobre 2014 également, la RATP annonçait que les travaux de prolongement de la ligne 12 jusqu'à mairie d'Aubervilliers dureraient deux ans de plus, repoussant la mise en service de la ligne 12 à 2019.
- ligne 11 : à l'horizon 2020, cette ligne devait traverser plein Est le département de Seine-Saint-Denis pour aboutir en Seine-et-Marne, à Noisy-Champs, et s'interconnecter avec les lignes de métros automatiques du Grand Paris. En janvier 2015, on apprenait que les travaux devaient durer 7 ans et qu'ils seraient lancés en 2016 ! Les acteurs du dossier (STIF, RATP) ont annoncé qu'ils reviendraient sur le calendrier début 2016, mais au cours de son interview du 23 avril dernier, Pierre MONGIN, désormais ex-PDG de la RATP, faisait part de ses inquiétudes sur ce dossier, le projet n'étant entièrement financé.
- ligne 15 sud : c'est la dernière annonce en date, sur le site de Mobilettre le mardi 28 avril, un site d'information sur les mobilités et les transports, le Président du Directoire de la Société du Grand Paris, Philippe YVIN, a annoncé que la mise en service de cette ligne, qui desservira les Hauts-de-Seine, le Val-de-Marne et la Seine-et-Marne, interviendra en 2022, soit avec deux ans de retard sur le calendrier prévu (2020).

Toutes ces annonces sont inquiétantes. Elles renvoient aux problèmes de financement, mais aussi à la complexité technique de tels projets, malheureusement trop souvent pris à la légère ou corsetés par les enjeux d'annonces. L'association Saint-Denis Transports appelle les différents acteurs (RATP, SGP, STIF, Préfecture, Conseils généraux...) à adopter la plus grande transparence et à inscrire des clauses d'intéressement dans les appels d'offres passés avec les entreprises de génie civil, afin de les motiver quant à l'avancée de ces projets. L'argent public, de plus en plus rare, doit être géré avec efficacité.

dimanche 15 février 2015

Prolongement du tramway T3 à Porte Maillot

Le Conseil d'administration du Syndicat des transports d'Ile-de-France (STIF) a accordé, mercredi 11 février 2015, un financement de 3 millions d'euros pour étudier le prolongement de la ligne de tramway T3 de Porte d'Asnières à Porte Maillot.

Actuellement, le Tramway T3 s'arrête Porte de La Chapelle, en correspondance avec la ligne 12, et cela depuis décembre 2012. En décembre 2017, il poursuivra en direction de l'Ouest pour reporter son terminus à la Porte d'Asnières. Rappelons également que le tramway T3 fonctionne en deux branches qui se suivent : le T3a, qui dessert le Sud de Paris, de la station Pont du Gagliano à la station Porte d'Ivry, depuis décembre 2006, et le T3b de Porte d'Ivry à Porte de la Chapelle.

Ce financement d'études préliminaires est donc une bonne nouvelle. Compte tenu du retour d'expérience des prolongements précédents, on peut espérer que le prolongement à Porte Maillot intervienne en décembre 2022 ou décembre 2023.

L'association Saint-Denis Transports est favorable à tous les projets interconnectant d'autres transports en commun à la ligne 13. Chacun de ces projets est un moyen de décharger la ligne 13 en proposant une alternative aux usagers, un moyen de la quitter au plus tôt, et d'éviter d'aller jusqu'à Saint-Lazare.

L'association Saint-Denis Transports forme le vœux que les études de prolongement s'intéresse à une extension jusqu'à Porte Dauphine. En effet, de nombreux Séquano-Dionysiens, ainsi que des Alto-Séquanais vivant dans le Nord de leur département, travaillent dans le 16ème arrondissement de Paris ou étudient, grâce aux conventions passées avec de nombreux lycées, à l'université Paris IX Dauphine. Cette extension leur offrirait la garantie d'arriver en temps et en heure en quittant la ligne 13 à Porte de Saint-Ouen ou Porte de Clichy.

vendredi 12 décembre 2014

Prolonger la ligne 13 jusqu'à Stains : comment y parvenir sans aggraver les conditions de transport de la ligne 13.

Depuis plusieurs années, la communauté d'agglomération Plaine Commune demande le prolongement de la ligne 13 jusqu'à Stains. Le prolongement envisagé par Plaine Commune prévoit de créer deux nouvelles stations à Stains, la première baptisée "Le Globe", à l'intersection du boulevard Maxime Gorki et de l'avenue de Stalingrad, desservira une grande zone commerciale, et la deuxième nommée Stains La Ceriseraie, sera située non loin de la première à la gare de la Tangentielle Nord, à deux pas du parc de la Courneuve.

Le motif avancé est que Stains est la dernière commune de l'agglomération à ne pas disposer d'un moyen de transport en commun "lourd". Si cet argument est de faible valeur (que pourrait ou devrait dire de nombreuses communes de la région ?), la question est légitime. En effet, bon nombre de personnes prenant la ligne 13 à son terminus ou à Basilique viennent de Stains en bus. Par ailleurs, ce prolongement permettrait de relier la ligne 13 à la Tangentielle Nord et de desservir le parc Marcel Cachin, plus connu sous le nom de parc de La Courneuve.

Cependant, un tel prolongement, mal réfléchi, risquerait de compromettre définitivement l'exploitation précaire de la ligne 13. Chaque usager le constate : à chaque matin son lot de pannes techniques. En conséquence, si le prolongement de la ligne 13 à Stains doit être envisagé, cela doit l'être sur la base d'une réflexion globale sur la ligne 13.

Voici quelques-unes des questions que soulèvent le projet de prolongement de la ligne 13 à Stains :


1.Quel matériel ferroviaire pour la 13 ?

Avec des rames MF77, certes modernisées près de 30 ans après leur mise en service à la fin des années 1970, mais à bout de souffle et sujet à de nombreuses pannes techniques, en particulier leurs portes, la question de leur remplacement est ouverte. L'Association Saint-Denis Transports défend l'idée de rames automatiques, sans conducteur.

En effet, après la ligne 1, le Syndicat des Transports d'Ile-de-France (STIF) vient de valider l'automatisation de la ligne 4 à l'horizon 2020. Compte tenu de son importance eu égard aux territoires et infrastructures desservis, la ligne 13 doit être la 3ème ligne de métros à être automatisée.

Grâce à des rames modernes, à la présence de portes palières dans toutes les stations, la fluidité et la régularité du trafic seront mieux maîtrisées.

2. Le prolongement de la branche Asnières-Gennevilliers

La branche Saint-Denis compte, après la station La Fourche, 8 stations, quand la branche d'Asnières en compte 6. Ce rapport défavorable à la branche dionysienne, qui se retrouve dans la longueur du tracé, explique en partie la difficulté à alterner l'injection des métros sur le tronc commun à La Fourche. C'est l'une des raisons pour lesquelles les usagers du 93 entendent fréquemment "le train d' Asnières passe devant nous." De fait, nombre d'usagers du 93 nourrissent le sentiment que le 92 est favorisé par rapport au 93.

Un prolongement à Stains accentuerait ce déséquilibre. En conséquence, il est impossible d'envisager d'allonger la branche nord 93 de la ligne 13, sans prolonger la branche nord 92 traversant Asnières-Gennevilliers. Cela tombe bien, Argenteuil, dans le Val d'Oise, espère voir un jour la ligne 13 traverser la Seine.

3. Éviter un "effet entonnoir" de la Tangentielle Nord

Relier la ligne 13 à la Tangentielle Nord est une excellente idée que soutient l'association Saint-Denis Transports . Néanmoins, il est nécessaire d'éviter un effet entonnoir, c'est-à-dire que les usagers de la Tangentielle Nord se reporte uniquement sur la ligne 13 pour se rendre à Paris. Le métro ayant meilleur réputation que le RER dans l'esprit de très nombreuses personnes, il est indispensable que plusieurs métros traversant Paris soient connectés à la Tangentielle Nord, et pas uniquement la seule ligne 13.

Or, la ligne 5 passe sous la Tangentielle Nord à Bobigny, avant d'atteindre son terminus (station Bobigny Pablo Picasso). Les emprises pour créer une station de correspondance sont déjà réservées, ce qui est positif, mais les fonds ne sont pas prévus. La défense de cette station auprès du STIF est donc un impératif.

D'autres projets de prolongement de ligne de métro, comme la 12 ou la 7, pourraient dans le futur se traduire par des interconnexions avec la Tangentielle Nord. Notez que ces projets n'ont pour le moment pas dépasser le stade de la planche à dessin.

Enfin, à l'horizon 2023, la gare RER B du Bourget accueillera également les lignes automatiques 16 et 17 du Grand Paris Express. Il est essentiel que les usagers de la Tangentielle Nord aient à leur disposition une vaste palette de moyens de transports pour pouvoir rayonner à partir de la Tangentielle Nord sur une vaste portion de la région sans engorger la ligne 13. C'est à cette condition que la Tangentielle Nord jouera tout son rôle.


Quel financement pour quel projet ?

Dans le passé, des financements pour mener des études ont été obtenus pour prolonger la ligne 13 à Stains. Néanmoins, aucun calendrier et financement n'a jamais été arrêté pour concrétiser ce projet. Les points mentionnés ci-dessus, qui forment autant de réserves à ce prolongement, vous expliquent pourquoi. Le prolongement à Stains est donc conditionné à leur levée.

L'Association Saint-Denis Transports demande que ces points soient discutés entre Plaine Commune et d'autres acteurs (habitants, associatifs et élus) du 92, du 95 et de Paris. Il faut "cesser de jouer perso" et insérer cette question dans une réflexion plus vaste sur la ligne 13, promue grande cause régionale en quelque sorte.

Pour aider à trouver des financements, ce prolongement pourrait également s'insérer dans le projet des Jeux Olympiques en 2024. En effet, en déviant le tracé pour créer une station supplémentaire au niveau du parc interdépartemental des sports de Marville, la ligne 13 deviendrait une artère importante pour s'assurer du bon déroulement de ces Jeux et une vitrine de première ordre pour la RATP et notre pays. Qui plus est, les habitants des quartiers nord-est de Saint-Denis seraient enfin desservis par un moyen de transport lourd ! Le parc des sports de Marville pourrait accueillir de multiples compétitions : tir sportif, tir à l'arc, hockey sur gazon (le Stade de Marville serait une bel écrin offrant 10 000 places à un sport peu pratiqué en France, mais très connu à l'étranger), pentathlon, etc. Si la question de la piscine olympique ne devait pas aboutir à La Plaine Saint-Denis, peut-être qu'une rénovation importante de la piscine de Marville pourrait s'y substituer ?

mercredi 26 novembre 2014

Le passe Navigo unique, enfin !

Il y a quelques minutes, le Gouvernement du Premier Ministre Manuel VALLS vient d'annoncer son soutien au protocole d'accord sur le développement économique conclu hier par Jean-Paul HUCHON, Président du Conseil régional d'Ile-de-France, et Pierre-Antoine GAILLY, Président de la Chambre de Commerce et d'Industrie de Paris (CCIP), qui prévoit notamment la création du passe Navigo unique.

En début d'année prochaine, le Conseil régional ratifiera cette ce protocole ouvrant la voie à la mise en place du passe Navigo unique, probablement à la rentrée 2015. Concrètement, pour 70 euros par mois, les franciliens auront accès à l'ensemble du réseau de transports en commun géré par le Syndicat des Transports d'Ile-de-France (STIF).

Pour les habitants des communes de la communauté d'agglomération Plaine Commune, cette avancée est particulièrement positive.

Le surcoût du passe Navigo sera dans quelques mois un mauvais souvenir. Par ces temps de crise économique, c'est une excellente nouvelle pour le pouvoir d'achat. En effet, la commune de Saint-Denis est divisée entre la zone 2, partie sud de la ville ou La Plaine Saint-Denis, et la zone 3, partie nord, qui concentre l'essentiel des habitants. Les habitants d'Epinay-sur-Seine, de Villetaneuse, de Pierrefitte-sur-Seine, de Stains et de La Courneuve sont en zone 3. Qui plus est, cette coupure tarifaire canalisait les usagers vers la ligne 13, dont l'accès ne nécessitait qu'un passe zone 1-2. Cécile DUFLOT avait déclaré en décembre 2011 que la mise en place du passe Navigo unique aurait un effet bénéfique sur le trafic de la ligne 13 (diminution d'environ 10-15 %), grâce au report vers le RER, le Transilien.

L'Association Saint-Denis Transports félicite MM. HUCHON et GAILLY pour ce travail en commun qui aura permis de concrétiser cette promesse faite lors des élections régionales de 2010. Pour autant, ce satisfecit accordé au Président du STIF ne doit pas conduire à relâcher les efforts visant à améliorer les transports en commun des séquano-dionysiens, en particulier la ligne 13.

lundi 24 novembre 2014

Défaillances sur la ligne 13 : gestion hasardeuse et matériel défectueux

Un incident survenu ce matin témoigne des difficultés rencontrées par les usagers au quotidien et de la perte de confiance à l'égard des politiques qui font des promesses.

Aujourd'hui, lundi 24 novembre, vers 8h05, une rame MF77 modernisée circulant sur le tronçon Saint-Denis Université de la ligne 13 s'arrête à la station Carrefour Pleyel. Partie 5-6 minutes plus tôt de la station Université, elle est déjà bondée.

Pour des raisons mystérieuses, mais que les usagers de la ligne 13 vivent fréquemment, le conducteur demande aux passagers de quitter la rame et de s'installer dans celle située sur l'autre quai. Résultat, le signal de l'ouverture des portes donne le coup d'envoi à une transhumance d'environ 400 personnes sur une distance de 5 mètres. Certains ont droit aux obstacles que forment les panneaux d'affichage et les sièges du quai.

Comment expliquer cela ? Peut-être faut-il y voir un hommage de la RATP au fameux verset biblique de Saint-Matthieu : "Ainsi, les derniers seront les premiers, et les premiers seront les derniers." En effet, les passagers montés à la station Université, et qui sont généralement ceux qui ont pu s'asseoir, se retrouvent debout. A l'Association Saint-Denis Transports, on n'a jamais compris la logique sous-tendant cette manœuvre.

Cependant, ce matin, un grain de sable s'est niché dans cet exercice imposé. La rame dans laquelle 400 personnes venaient de se précipiter n'a pas pu partir. Pendant 5 minutes, le conducteur s'est obstiné à fermer les portes, qui se réouvraient quelques instants plus tard. Il a même quitté sa cabine pour se diriger vers l'arrière du train. Finalement, il fut obligé de se rendre à l'évidence : la rame dans laquelle il venait de transférer l'ensemble de ses passagers ne pouvaient pas partir ! En conséquence, les passagers furent obligés de faire une deuxième transhumance.

De ce nouvel incident, plusieurs enseignements peuvent être tirés :

1. L'usure prématuré du matériel, même modernisé

L'Association Saint-Denis Transports l'a déjà dénoncé à plusieurs reprises : le matériel ferroviaire utilisé sur la ligne 13 est à bout de souffle et doit être rapidement changé. Or, la modernisation des rames n'est pas à l'ordre du jour. La décision n°2013/534 du Syndicat des Transports d'Ile-de-France (STIF) du 11 décembre 2013 sur le schéma directeur du matériel métro prévoit le changement de ces rames à partir de 2027 dans le meilleur des cas, sinon à partir de 2029.

Les services de maintenance de la RATP n'ont pas fini de s'arracher les cheveux. Quant à nous autres, pauvres usagers de la ligne 13, notre "expérience usager" (pour reprendre la novlangue commerciale en vigueur) n'est pas prête de s'améliorer.

2. Descendre à Carrefour Pleyel ne se justifie pas

Pourquoi demander aux usagers de quitter une rame à Carrefour Pleyel pour en prendre une autre ? Si vous avez la réponse, tant mieux ! Pour notre part, nous considérons que l'incident de ce jour démontre à tous ceux qui auraient encore des doutes l'inutilité de cette manœuvre.

Son seul impact est de faire perdre la confiance des usagers à l'égard de la RATP et de l'autorité organisatrice des transports qui définit et contrôle la qualité de service : le STIF.

3. Où en est le déploiement du système Ouragan ?

En avril dernier, le Président du Conseil régional, Jean-Paul HUCHON, qui préside également le STIF, annonçait que le changement du logiciel informatique de contrôle de la 13 allait permettre d'améliorer la fluidité du trafic (Métronews du 24 avril 2014). Derrière cette déclaration se dissimule la mise en place du système Ouragan : un système de contrôle commande des rames de métro. Il s'agit d'un serpent de mer, dont la mise en place était attendue comme le messie il y a dix ans. Le projet devait enfin aboutir cette année, mais les multiples incidents vécus par le usagers au cours de ces derniers mois tendent plutôt à démontrer le contraire.

Il serait tout à fait opportun que 9 mois après sa sortir auprès des usagers, le Président du Conseil régional s'exprime à nouveau sur le sujet.